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EN BREF
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La Commission européenne se penche sur une initiative majeure provenant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui vise à interdire les cigarettes à filtre. Ce projet ambitieux s’inscrit dans l’objectif plus large de créer une « génération sans nicotine », en apportant des solutions concrètes contre le tabagisme et ses effets nocifs sur la santé publique. L’interdiction des filtres pourrait avoir un impact significatif, non seulement sur la consommation de tabac mais également sur la pollution plastique engendrée par ces produits.

Une initiative audacieuse de la Commission européenne
La Commission européenne, sous la direction d’Ursula von der Leyen, envisage de soutenir une initiative de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) visant à interdire les cigarettes avec filtre. Ce plan, qui s’aligne sur les objectifs de santé publique de l’OMS, a pour but de renforcer la lutte contre le tabagisme et de créer une « génération sans nicotine » en Europe.
Des mesures cruciales pour réduire la consommation de tabac
Le document interne récemment consulté révèle que la Commission propose plusieurs mesures significatives dans ce cadre. Parmi elles, l’interdiction de la fabrication, de l’importation et de la vente de cigarettes à filtre, qui pourrait constituer un tournant majeur dans la politique anti-tabac de l’UE.
Ce type de cigarette, qui représente aujourd’hui plus de 90 % de la production, attire particulièrement les jeunes et augmente les risques d’exposition au tabagisme passif. En excluant les filtres, la commission vise à réduire le goût et l’attrait des cigarettes, tout en minimisant les problèmes de santé publique liés à la consommation de tabac.
L’impact de l’interdiction sur les fumeurs européens
Avec environ 173 millions d’Européens fumeurs en 2024, l’enjeu est de taille. Des données alarmantes de l’OMS révèlent que jusqu’à 60 % des enfants dans certains pays de la Région européenne sont exposés au tabagisme passif à domicile. Cela soulève des inquiétudes considérables concernant la santé des jeunes générations.
Si l’interdiction venait à être adoptée, elle pourrait entraîner la quasi-totalité des cigarettes actuelles disponibles sur le marché de l’UE à disparaître. Par exemple, en Allemagne, 95 % des cigarettes vendues sont dotées de filtres, illustrant ainsi l’impact potentiel d’une telle mesure.
La pollution plastique et les filtres de cigarettes
Les filtres de cigarettes, qui ont longtemps été considérés comme une innovation pour réduire les risques de cancer, ont finalement été reconnus pour leur inefficacité. En effet, ils sont souvent responsables d’une pollution considérable, représentant le déchet plastique toxique le plus répandu dans le monde.
En plus des préoccupations de santé, leur interdiction pourrait également contribuer à la lutte contre la pollution plastique. Les filtres, jetés dans la nature, libèrent des substances chimiques nocives. De ce fait, les ONG de santé et de protection de l’environnement militent pour leur suppression.
Une réglementation des produits sans combustion
La Commission européenne envisage également de mettre en place une réglementation stricte sur les produits de nicotine sans combustion, tels que les sachets de nicotine et les cigarettes électroniques. Ces produits, souvent plébiscités par les jeunes, pourraient également faire l’objet d’une interdiction de vente dans les commerces, stations-service et kiosques.
Les objectifs de cette réglementation sont nombreux : réduire la consommation de tabac, protéger l’environnement, et garantir un meilleur accès à des méthodes de sevrage saines et efficaces.
Perspective internationale et opposition
Cette mesure fait l’objet de discussions à l’international dans le cadre des négociations visant à réduire la pollution plastique. Lors de la 11e session de la Conférence des Parties (COP11), cet enjeu sera discuté à Genève en novembre 2025. La position de l’UE sur cette question sera surveillée de près, surtout avec des pays comme l’Italie, la Pologne ou la Roumanie qui pourraient s’opposer à une telle interdiction.
Dans le cadre de cette initiative, la société civile, notamment par l’intermédiaire d’organisations telles que le CNCT, recherche activement à faire avancer ces mesures. Cela souligne l’importance de la synergie entre les acteurs gouvernementaux et les ONG dans la lutte contre le tabagisme et la pollution.
Conclusion anticipée
Le projet d’interdiction des filtres de cigarettes représente une avancée significative dans la lutte contre le tabagisme et la pollution plastique. Les discussions autour de cette mesure continueront d’évoluer dans les mois à venir, et les décisions prises pourraient façonner le paysage de la santé publique en Europe. Pour en savoir plus, consultez cet article de l’Observatoire de l’Europe sur la stimulation de l’action anti-tabac.
- Initiative de l’OMS : L’Organisation mondiale de la santé vise à renforcer la lutte contre le tabac.
- Objectif : Créer une « génération sans nicotine ».
- Interdiction des filtres : Dans le cadre de cette initiative, une interdiction des cigarettes avec filtre est envisagée.
- Impact sur le tabagisme : L’interdiction pourrait diminuer l’attrait des cigarettes et réduire le tabagisme passif.
- Consommation en Europe : Environ 173 millions d’Européens ont consommé du tabac en 2024.
- Secteur concerné : Plus de 90 % des cigarettes vendues en Europe sont dotées de filtres.
- Mesures supplémentaires : Réglementation stricte sur les produits sans combustion tels que les cigarettes électroniques.
- Pollution plastique : Les filtres sont une source importante de pollution et de déchet plastique non biodégradable.
- Protection des jeunes : Limiter l’accès aux produits de tabac pour les générations futures.
- Coordination politique : La position des États membres est encore en discussion au sein de l’UE.

